Il est 12h45 : nous arrivons devant l’ambassade des États-Unis à Paris. Nous montrons convocation et passeports à un garde qui nous laisse passer. Nous entrons alors dans un sas de contrôle, un peu comme dans les aéroports : nous devons ouvrir nos sacs qui sont intégralement fouillés, chaque objet examiné avec soin puis et placé dans des bacs qui passent aux rayons. Les vigiles gardent mon téléphone et mes clés dans un petit sac dont je pourrai récupérer le contenu après l’entretien.
Entrée dans l’ambassade
Nous quittons le sas et entrons dans l’ambassade où nous prenons un ticket et nous n’avons plus qu’à patienter jusqu’à ce que nous soyons appelés à un guichet. Les enfants sont sages et ils s’occupent avec les livres d’autocollants que nous avons pris pour l’occasion. Woody termine très vite de coller tous ses autocollants et enchaîne sur l’histoire de Cendrillon. Régulièrement, les numéros appelés changent au son d’un « bip ». A chaque bip, je lève la tête, sentant l’émotion monter en regardant l’affichage se rapprocher doucement de notre numéro de passage. Buzz est bien occupé avec ses autocollants de chevaliers qu’il fait avec Mari pendant que je raconte l’histoire de Cendrillon pour la troisième fois à Woody…
Première étape
Au bout d’une vingtaine de minutes : Biiip ! C’est notre numéro qui s’affiche ! On se lève tous les quatre et arrivons au guichet désigné. La personne derrière la vitre me demande si c’est moi qui a été tirée à la lottery. Je lui réponds que non, Mari lui dit que c’est lui et Buzz crie : « non, c’est moi !!!! ». Elle nous dit d’aller payer au guichet 20 et que notre numéro sera rappelé plus tard. Je retourne m’asseoir avec les enfants pendant que Mari va s’acquitter des $330 demandés pour chacun de nous quatre (donc $1,320 en tout). Les enfants commencent à ne plus s’intéresser aux livres que nous avons apportés pour eux… pourvu qu’ils tiennent encore un peu…
Nous attendons, notre numéro n’est toujours pas appelé. Les enfants en ont marre d’attendre, je les emmène à côté de la salle d’attente, près des fenêtres pour regarder la neige tomber. Ils commencent à courir, puis s’excitent rapidement et font de plus en plus de bruit. Je me fais rappeler à l’ordre par un officier : « vos enfants font trop de bruit ; il faudrait qu’il arrêtent de courir et de crier ». Oh la honte ! 😳 J’espère qu’ils vont pas nous refuser le visa à cause de ça… Je ramène les enfants de force sur les sièges de la salle d’attente. Woody se débat et il hurle ; il est épuisé d’attendre. C’est interminable. Ça doit bien faire une heure que nous attendons de nouveau ; les enfants s’ennuient, je continue à scruter les numéros qui défilent, impatiente de revoir le nôtre s’afficher.
Deuxième étape
Enfin, nous sommes appelés ! Nous nous levons et retournons au guichet. Les enfants hurlent et se débattent tellement qu’on n’entend rien du tout. Je suis obligée de les emmener loin de là pour que Mari puisse répondre aux questions et donner tous les documents. Je vous passe les détails sur mes tentatives désespérées pour calmer les monstres et je vais plutôt vous raconter le reste. Mari donne les extraits d’actes de naissance que la dame lit bien attentivement (pour vérifier que les enfants sont bien les nôtres notamment je les aurais pourtant bien échangés avec des enfants sages, juste pour l’après-midi…), notre extrait d’acte de mariage, les extraits de casier judiciaire, les résultats de la visite médicale, les passeport, l’enveloppe Chronopost… Quand Mari donne les photos d’identité (que nous avons fait faire au mois de février), la dame lui dit : « mais ce n’est pas une photo récente ! C’est la même photo que celle que vous avez envoyé au mois de mai !! ». Mari regarde les deux photos et constate qu’elles se ressemblent effectivement : il s’est habillé pareil les deux fois et à une posture semblable. Il n’y a que le nœud de cravate qui n’est pas tordu pareil et qui prouve que les photos sont différentes. C’est malin 😆 Ensuite, Mari donne ses diplômes que la dame préfère photocopier elle-même. Enfin, elle demande une preuve de capacité financière. Nous avions apporté nos relevés d’épargne, ça passe !
Une fois tous ces documents donnés, on nous prend les empreintes digitales de tous les doigts et nous dit que nous avons jusqu’au 5 septembre pour arriver sur le sol américain une première fois (date de la visite médicale + 6 mois – 1 jour) et qu’ensuite nous aurons un an à partir de là pour s’y installer. Elle nous invite à attendre à nouveau qu’on nous rappelle pour la dernière étape.
Troisième étape
Biiip, cette fois c’est l’officier consulaire qui nous attend derrière un guichet. Elle nous demande de lever la main droite et de promettre que toutes les informations dans le dossier sont vraies, ainsi que tout ce que nous allons lui dire. Après avoir dit tous les deux « je le jure », les enfants s’échappent ! Grrrrr… Je leur cours après dans l’ambassade pendant que Mari signe des papiers. je finis par les rattraper à l’autre bout ; Buzz m’explique qu’il ne voulait pas s’enfuir mais juste rattraper son frère. Woody hurle, se débat, me balance des coups de pieds pendant que je rapporte de force au guichet. J’arrive, je signe le papier sans même le lire. L’officier me pose des questions de vérification, par exemple : « depuis combien de temps êtes-vous mariés ? ». J’étais tellement obnubilée par les petits que j’ai mis au moins 30 secondes pour faire la soustraction…
Puis, elle nous dit : « Félicitations ! Vous allez recevoir vos passeports et vos visas dans 7 à 10 jours ». Nous avons alors éprouvée une émotion aussitôt stoppée par les cris des enfants, pendant qu’elle ajoute « mais attendez bien de les recevoir pour réserver vos billets d’avion ! »
Nous sortons de l’ambassade (au passade, Woody a failli faire tomber le grand drapeau américain que nous avons rattrapé de justesse ; il ne manquait plus que ça…), pour ma part épuisée et frustrée de ne rien avoir suivi à force de gérer les petits (cependant il faut avouer qu’une journée comme ça, c’est pas rigolo pour eux ; ils étaient fatigués aussi)… Mais le principal est là : c’est validé !! La suite dépend maintenant de nous et nos recherches d’emploi vont pouvoir commencer 🙂