14/08/18

Nous sommes américains !

Le grand jour est enfin arrivé ! Nous avons rendez-vous à Newark, dans le centre de l’USCIS (U.S. Citizenship and Immigration Services). Je suis convoquée à 7h45, Mari à 9h15. Nous décidons d’y aller ensemble pour 7h45, avec un peu de chance il pourra passer plus tôt.

7h30: nous arrivons devant le bâtiment. Un officier vérifie notre convocation et nous laisse entrer pour le contrôle de sécurité. Comme à l’aéroport nos affaires sont examinées, et nous passons sous le portique.

7h35: nous sortons de la zone de sécurité et prenons l’ascenseur. Nous descendons au 15eme étage comme mentionné sur ma convocation. Un officier vérifie notre identité et nous demande de donner nos convocations au guichet n°1 dans une grande salle adjacente.

7h40: nous arrivons au guichet et donnons nos convocations. L’officier nous fait remarquer que Mari est en avance d’une heure et demie (bon, ça on le savait) et nous laisse le choix : ou je reste ici et Mari revient dans 1h30, ou alors nous préférons passer ensemble pour auquel cas nous attendons tous les deux 1h30. Bien évidemment je réponds que je vais attendre pour que nous puissions passer ensemble. De toutes façons nous allons repartir ensemble, donc tant qu’à attendre, autant le faire à deux.

7h45: nous allons nous asseoir. La bonne nouvelle dans l’histoire c’est que les téléphones sont autorisés, donc je peux écrire mon article de blog en temps réel (vous le lirez juste un peu plus tard).

8h15: Je viens de compter : nous sommes 83 personnes à attendre ! Une grande partie révise les questions pour le test d’éducation civique, ou son vocabulaire d’anglais. Je sens que l’attente va être longue…

8h20: il y a plus de personnes qui entrent dans la pièce que de personnes qui en sortent pour passer le test. Certaines personnes sont là avec leur famille. Un homme vient de sortir d’une des salles de test et de dire à son petit garçon qu’il a réussi. Le petit a explosé de joie. Ça fait sourire tout le monde.

8h50: nous attendons toujours. Cependant les guichets sont maintenant tous ouverts et la fréquence des appels a augmenté. J’ai l’impression que ça se réveille tout d’un coup. Toutes les 30 secondes un nom est appelé. C’est difficile de lire pour passer le temps car il faut rester très concentré, même si a priori nous ne serons pas appelés tout de suite, mais on ne sait jamais…

9h15: voilà 1h30 que nous attendons. Pour l’instant le temps passe assez vite malgré tout. Nous sommes 130 dans la salle sans compter les enfants qui accompagnent leurs parents. Je suis attentive aux noms qui sont appelés. Le guichet n°8 a appelé une famille avec un nom qui ressemblait vaguement au nôtre, bien écorché quand même, mais avec des sonorités similaires. On s’est dit que ca ne devait pas être nous. Le nom a été appelé une deuxième fois, alors j’ai commencé à avoir un doute, mais finalement quelqu’un s’est présenté au guichet. Ouf!

9h50: nous attendons toujours. Je n’arrive plus à compter combien nous sommes, mais probablement plus de 150. Nous voyons quelques personnes qui étaient arrivées avant nous être appelées pour les tests.

10h05: le calme de ce matin dans la salle d’attente commence à faire place au brouhaha. Quelques enfants s’impatientent. Ça me rappelle notre longue attente à l’embrassade il y a 5 ans et je compatis avec leurs parents.

10h10: j’ai faim. Le petit déjeuner de 6h30 commence à faire loin…

10h30: ça commence à faire long.

10h34: on entend notre nom appelé au guichet n°4 ! Yes ! Une jeune femme nous accueille et nous demande notre permis de conduire, notre Green Card et notre passeport. Elle nous dit que c’est elle qui nous fera passer l’entretien. Elle nous dit d’attendre quelques minutes pour qu’elle photocopie nos documents, puis elle viendra nous appeler à la porte n°1. Mari passera le premier, et puis quand il reviendra ce sera mon tour.

10h38: la porte s’ouvre, Mari entre.

10h47: toutes les personnes ayant déjà passé (et réussi) le test sont appelées à se rendre dans une autre salle pour la cérémonie. Une bonne cinquantaine de personnes sortent.

10h48: Mari est de retour. Il a réussi le test ! J’attends mon tour.

10h50: j’entre dans le bureau de l’officier qui me rend mes pièces d’identité. On discute un peu et elle me pose la série habituelle de questions qu’on trouve sur tous les formulaires du gouvernement (est-ce que j’ai des affiliations avec des trucs louches, est-ce que j’ai fait des actes illégaux, etc…) et puis nous passons au test de lecture. L’officier me tend une feuille avec trois phrases écrites dessus et me demande de lire la première : « Who elects Congress? ». Ça va, trois mots, je m’en suis sortie ! Nous passons au test d’écriture. Elle me lit la réponse à la questions que je viens de lire, et me demande de l’écrire : « The people elect Congress ». Le test d’écriture est validé. Maintenant, c’est moment du test d’éducation civique où il faut donner la bonne réponse à six questions sur dix pour le valider. Voici les questions que j’ai eu : « Who wrote the Declaration of Independence? », « There were 13 original states. Name three », « What are the two major political parties in the United States? », « What is the political party of the President now? », « Name one state that borders Mexico », et « Who is the Commander in Chief of the military? ». J’ai donné toutes les bonnes réponses et donc validé le test. Elle me félicite et me demande de retourner dans la salle d’attente pour attendre la suite.

11h: me voilà donc de retour dans la grande salle où j’attends à nouveau d’être appelés au guichet.

11h30: j’ai vraiment faim !!

12h10: le guichet n°6 m’appelle, me demande de rendre ma Green Card, et me fait signer le certificat de naturalisation qu’ils gardent pour l’instant. La photo dessus est horrible. On dirait que je viens de me réveiller… mais d’où vient cette photo hideuse ? Ce n’est certainement pas une que je leur aurais fournie, et mes habits ne sont pas ceux d’aujourd’hui… L’officier me dit que je peux aller manger à la cafétéria et revenir avant 13h.

12h45: nous sommes de retour dans la grande salle d’attente. Je ne me remets toujours pas de la tête que j’ai sur la photo… Et puis Mari se rappelle qu’on nous avait pris en photo lors de la prise d’empreintes en février. Ah, c’est donc ça… Si j’avais su je me serais habillée mieux que ça, et puis je me serais coiffée…

13h20: nous sommes appelés dans la salle pour la cérémonie. Nous sommes une cinquantaine dans la salle et nous écoutons un petit discours avant de chanter l’hymne national. Je suis tellement émue que je n’arrive pas à chanter comme il faut. Nous lisons ensuite tous ensemble le pledge of oath, et puis le pledge of allegiance. Et nous voilà Américains !!

27/07/18

La demande de naturalisation

Je vous disais donc, il y a certes six mois, que nous étions sur le point de déposer notre demande de naturalisation. Je viens vous raconter la suite.

Le formulaire

Au mois de janvier, nous avons complété en ligne le formulaire de demande de naturalisation. Seuls Mari et moi avons besoin de soumettre le dossier. Les enfants deviendront automatiquement américains en même temps que nous car ils seront nés de parents américains. Le formulaire est bien plus rapide à remplir que celui pour la Green Card puisque nous n’avons besoin de couvrir que les cinq dernières années.

Tout d’abord il faut écrire son nom légal, puis répondre à la question « Would you like to change your name? ». Pour ceux qui le souhaitent, ils est possible de choisir un nouveau prénom et/ou un nouveau nom de famille ! Les enfants auraient beaucoup aimé s’appeler Harry Potter, mais d’une part eux ne peuvent pas changer leur nom, et puis après réflexion je préfère garder mon nom actuel 😉

Nous devons lister tous nos séjours en dehors du territoire américain depuis l’obtention de la Green Card et compter le nombre de jours total. J’arrive à 8 voyages pour un total de 152 jours. Ça fait beaucoup, mais en même temps ça inclut les trois mois que j’ai passé en France entre l’activation de la Green Card et notre déménagement.

Il faut aussi recenser nos lieux d’habitation, les entreprises dans lesquelles nous avons travaillé, les associations auxquelles nous appartenons…

Ils nous demandent notre taille et notre poids. J’ai perdu 5kg depuis la demande de Green Card, j’espère qu’ils vont être fiers de moi !

Mari et moi relisons l’intégralité de nos réponses pour s’assurer qu’on ne s’est pas contredit, et puis soumettons notre demande au même moment, à la seconde près, avec un peu d’excitation !

Les empreintes

Nous recevons une confirmations que notre demande a bien été reçue, et notre date estimée de naturalisation est annoncée pour janvier 2019, soit dans un an ! Moi qui pensais que la procédure ne prenait que trois mois…

Quelques jours plus tard, nous recevons notre date de rendez-vous pour donner nos empreintes, environ 3 semaines plus tard, mi-février.

Mari est convoqué deux jours avant moi. Ça tombe bien, ça nous évite de chercher quelqu’un pour aller récupérer les enfants à l’école.

Le jour J, j’entre dans le bâtiment qui est assez glauque. Je passe par un premier guichet qui vérifie ma convocation et ma pièce d’identité, me donne un autre document et me dit d’aller faire la queue au guichet suivant. Mon tour arrive, l’officier regarde mes papiers. Il m’informe que je vais devoir passer par un bureau supplémentaire car il y a un problème. Je ne suis pas très rassurée…

Me voilà donc à faire la queue à nouveau devant un bureau fermé dans lequel on distingue deux officiers. Il y a dix personnes devant moi. Trois quart d’heure plus tard ça n’a pas avancé. Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent a l’intérieur ? Je commence à stresser car le stationnement était limité à deux heures et je n’ai pas envie de récupérer ma voiture à la fourrière. Finalement un officier sort du bureau (je pense qu’ils étaient en train de papoter) et puis ça se met enfin à avancer. Quelques minutes plus tard c’est mon tour. On me dit que mon nom de famille sur la convocation n’est pas le même que sur ma Green Card… Nom de jeune fille sur l’un, les deux sur l’autre. Il fait quelque chose sur son ordinateur et me dit que c’est bon. Je peux aller au guichet suivant.

Là ça va très vite, une jeune femme me demande de me laver les mains pendant qu’elle désinfecte la machine à prendre les empreintes. Je pose mes doigts un par un, et c’est fini. Je sors du bâtiment et j’arrive à la voiture juste avant les deux heures. Ouf !

L’attente

Mon statut se met à jour en ligne et indique que mes empreintes ont bien été reçues. La date estimée de naturalisation est toujours à janvier 2019. Bon et bien, on va attendre. De toutes façons, il n’y a pas d’urgence. Ce n’est pas comme l’attente de la Green Card, il y a six ans, qui était interminable car le changement qui en dépendait était énorme et l’organisation associée particulièrement prenante. Là, c’est juste qu’idéalement on aimerait bien voter aux élections de novembre, mais sinon on n’est pas à quelques mois près.

Tous les 14 jours, je reçois un e-mail de l’USCIS qui m’informe que mon statut n’a pas changé. Systématiquement, je me connecte quand même au site pour constater qu’effectivement c’est toujours prévu pour janvier 2019.
Les mois passent…
Et puis, début juillet je reçois un e-mail un peu différent de l’USCIS m’informant que mon statut nécessite mon attention et que je dois accéder à leur site pour en savoir plus.
J’essaye de me connecter mais ça ne fonctionne pas, le site plante dès que j’entre mon mot de passe.
Pareil pour Mari qui a reçu le même message.
Bon…
Après de nombreux essais, nous arrivons enfin sur notre dossier et découvrons avec surprise que notre rendez-vous est programmé, mais sans mentionner la date. Par ailleurs la date de naturalisation est toujours estimée pour janvier 2019. C’est assez étrange.
Pendant les deux jours qui ont suivi je me suis connectée au site au moins dix fois pour voir si je pouvais en savoir plus, et puis, enfin, la date s’est affichée. Ce sera mi-août !
Pour info, la date estimée est toujours bloquée sur janvier 2019…
Nous sommes très excités et prêt pour l’étape suivante : réviser pour le test !

Le jour de notre rendez-vous, il y aura un test d’anglais, et un test d’histoire/géographie/éducation civique. Le premier est a priori très simple. Pour le deuxième ce n’est pas très compliqué non plus : il y a une liste de cent questions/réponses : liste officielle des questions. Sur ces cent questions, dix sont posées et il faut avoir au moins six bonnes réponses. Un petit coup de bachotage et c’est réglé ! Honnêtement, j’ai lu une dizaine de fois la liste et je connais tout par cœur.
Mon objectif personnel, c’est d’avoir tout bon !

Je vous raconterai comment ça s’est passé d’ici trois petites semaines !

16/01/18

Bientôt cinq ans !

En avril, cela fera cinq ans que nous avons notre Green Card.
Cinq années !!
Je me remémore cette attente interminable avant d’avoir la fameuse date de passage à l’ambassade, puis cette excitation grandissante alors que le projet se concrétisait.
Cinq ans, déjà…
Wow!
Avant de passer à l’étape suivante, je vous propose un petit bilan de notre expatriation, cinq ans plus tard.

Les enfants

Bon alors, déjà, les surnoms de Buzz et Woody, que j’avais trouvés il y a cinq ans, ne leur vont plus. Tout d’abord parce que leur pyjama de l’époque est trop petit, et ensuite parce qu’ils sont plus branchés Star Wars que Toy Story maintenant. Plutôt que de chercher un nouveau surnom, disons mon grand et mon petit (qui n’est plus si petit que ça).

Mon grand avait 4 ans lorsque nous avions déménagé. Il va avoir 9 ans le mois prochain. Il est en Third Grade (=CE2) à l’école publique de notre ville. Ils sont une vingtaine dans sa classe et il a quelques bons copains. Il adore les maths et le sport. Quand il sera grand, il sera agent secret.

Mon petit avait 2 ans et demi à l’époque… Il a maintenant 7 ans. Il est en Second Grade (=CE1) dans la même école que son frère. Il s’entend bien avec tout le monde et a un très bon copain. Il aime les maths et la peinture. Plus tard, il veut devenir artiste.

L’ecole

J’apprécie ici l’environnement scolaire bienveillant. Les enseignants sont tous chaleureux et encourageants.

J’aime l’accent qui est mis sur la communication orale comme écrite. Les enfants sont incités à exprimer leurs idées de façon construite, et à les partager avec la classe. Ils ont commencé à faire des rédactions et des exposés dès le Kindergarten (équivalent à la Grande Section de maternelle). Quand ils ne savent pas écrire un mot, ils sont incités à y aller à l’instinct. Ensuite seulement le professeur corrige les fautes (ou pas…). Le niveau de maths m’a l’air à peu près équivalent à ce qu’ils font en France. Par contre, il faut avouer que les élèves ne sont pas incités à s’appliquer dans leur écriture. Honnêtement ils écrivent comme des cochons (peut-être pas tous, mais les miens clairement) et ça ne dérange visiblement pas les professeurs. C’est dommage !

Pour compléter ce qu’ils apprennent à l’école, nous avons des livres en français ainsi que le bled niveau CE1, et essayons de leur faire nous-même quelques cours de français quand on a le temps, quand on y pense, quand ils n’ont pas trop de devoirs, et quand Jupiter est alignée avec Venus en Sagitaire. Bon ok, la dernière fois c’était il y a 6 mois… Ils savent lire en français, c’est déjà ça.

La maison, le travail, …

Voilà maintenant deux ans que nous avons notre maison. Nous sommes bien situés, juste à côté d’un arrêt de bus, à 40 minutes (occasionnellement un peu moins, souvent beaucoup plus) de Manhattan. Nous avons refait une partie du jardin qui ressemblait à un champ quand nous avions déménagés. Nous y avons planté un bébé cerisier, et deux bébés mirabelliers. Ils grandissent doucement et résistent (j’espère) aux températures polaires de ces dernières semaines.

Niveau boulot, rien de neuf de mon côté. Trois années au même poste, qui est toujours aussi chargé en challenges, donc je ne m’ennuie pas, loin de là ! Mari travaille sur un projet pour créer sa boite. C’est en plein développement et nous espérons que ça se lance cette année. Croisons les doigts !

Côté loisirs, ça a beaucoup changé en cinq ans pour moi.
Tout d’abord, voyant les œuvres de mon petit garçon, j’ai décidé de me mettre à la peinture aussi. J’ai fait 2-3 soirées peintures avec des copines, et puis je me suis lancée à la maison avec l’aide de Youtube. Ce n’est pas toujours une grande réussite, mais ça me détend, et ce n’est pas non plus toujours une catastrophe.
Ensuite, inspirée par mes copines new yorkaises qui ont toutes commencé à courir tardivement et qui ont fait le marathon de New York à l’automne dernier, je me suis mise à courir et à aimer ça (même si j’avoue que je n’ai pas réussi à sortir quand on passe en-dessous de 0ºC, et ça fait donc un mois que je n’ai pas couru).
Enfin, je me suis plongée dans la lecture de l’histoire des États-Unis, parce qu’au bout de cinq ans, je me disais qu’il était temps que je m’instruise.
Sérieusement, si on m’avait dit il y a 15 ans qu’un jour mes loisirs principaux seraient le footing, la peinture et l’histoire, je ne l’aurais jamais cru !

Prochaine étape

Au bout de cinq ans de résidence permanente aux États-Unis, nous pouvons demander la nationalité américaine. En temps que français, nous avons le droit d’avoir la double nationalité, ça tombe bien.

Nous avons commencé à nous plonger dans la procédure de naturalisation. A priori c’est juste un document à remplir. Il est assez long, mais les questions sont assez similaires à ce que nous avions complété il y a cinq ans, donc ça devrait aller. Nous pouvons soumettre notre dossier trois mois avant nos cinq ans, ce qui fait donc fin janvier. Ensuite, je suppose trois mois plus tard, nous devrions être convoqués pour passer un test d’anglais (savoir parler, lire et écrire est un pré-requis) et un test d’éducation civique. Puis aura lieu la cérémonie de naturalisation.

Je reviendrai sur la procédure au fur-et-à mesure pour vous donner plus de détails.

En attendant, ça faisait une bonne raison de revenir alimenter mon bon vieux blog 🙂

3/07/16

On a testé pour vous : Le Poison Ivy

Poison Ivy dans le jardin

Mi-juin, alors que l’année scolaire venait de se terminer, les enfants ont passé une semaine à la maison avant que n’ouvre le centre de loisirs. Ils ont pu mettre à profit leur temps libre pour lire, se reposer, jouer dehors… et faire du jardinage. Buzz en particulier était ravi d’enlever les mauvaises herbes et le lierre. Il y a donc passé plusieurs jours de suite.

À la fin de cette semaine de désherbage, en partant pour le premier jour de centre aéré, je remarque une petite tâche noire sur son bras. Rien de bien méchant à première vue. Buzz a notamment arraché des pissenlits qui sont connus pour noircir la peau en surface, donc nous avons supposé qu’ils en étaient la cause.

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Lundi 27 juin

Deux jours plus tard, mercredi après-midi, Mari récupère les enfants au camp et constate que les tâches noires semblent s’élargir et que des sortes de pustules se sont formées sur les mains.

mercredi

Mercredi 29 juin

Je commence à trouver que ça ressemble étonnamment à une réaction au poison ivy (autrement dit Sumac vénéneux en français – à ne pas confondre avec le Poison Sumac qui se traduit par Sumac à vernis, celà dit c’est une vraie cochonnerie aussi).

Cependant, j’ai toujours pensé que le Poison Ivy ne se trouvait qu’en forêt, donc j’étais bien loin d’imaginer que nous puissions en avoir dans le jardin.

Mari et les enfants filent chez le médecin pour avoir son avis, pendant que je suis au travail en train de commencer sérieusement à m’inquiéter, pour avoir lu des histoires assez terribles sur le sujet quelques années plus tôt. D’ailleurs, saviez-vous que Stephen King lui-même a rencontré cette plante lorsqu’il était petit ? Il avait utilisé les premières feuilles à portée de main pour s’essuyer les fesses après avoir fait ses besoins dans la nature.

Le médecin nous prescrit de la cortisone, et beaucoup de patience. Heureusement, Buzz n’est pas incommodé par ces boutons. Je me dis qu’il a de la chance car normalement la démangeaison est épouvantable et il ne faut surtout pas gratter.

En rentrant le soir, je fais le tour du jardin avec des photos de poison ivy à la main pour voir si je trouve quelque chose de similaire. Ça n’a pas loupé : sur la moitié de la longueur de la clôture nous séparant de nos voisins de gauche se trouvent de magnifiques branchages de Poison Ivy (tout pousse chez eux, et les feuilles nous envahissent à travers le grillage).

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Poison Ivy

Ça semble inoffensif, n’est-ce pas ?

Avant de vous raconter la suite, je vous explique un peu les particularités de cette plante.

Petit topo sur le Poison Ivy

Le reconnaître

Le poison ivy est une plante qui pousse principalement en Amérique du Nord.

Ses feuilles sont toujours par trois, selon la citation visiblement connue ici : Leaves of three, let it be (= Feuilles par trois, n’y touche pas), avec une nervure centrale plus longue que le reste de la feuille, et un bord lisse

Je vous invite à parcourir la page officielle du Poison Ivy pour en savoir plus sur les différents types.

Son poison

Le poison, appelé l’urushiol, est présent sur l’intégralité de la plante : feuilles, tige, sève, racines. Il est présent quelque soit la saison et est particulièrement tenace. Si la plante meurt, le poison reste actif malgré tout dessus pendant des années. Il faut donc prendre de très grandes précaution pour enlever la plante.

Par ailleurs, l’urushiol se propage assez facilement soit par contact direct, soit indirect (par exemple: on touche la plante et puis on va toucher quelqu’un d’autre avant de se laver les mains). Ce poison peut rester actif jusqu’à 5 ans sur de nombreuses surfaces que la plante aurait touchées.

Enfin, la perfidité du poison ivy réside dans le fait que les premières conséquences (du moins sur l’homme) mettent plus d’un jour à apparaître, souvent deux ou trois, et parfois jusqu’à parfois deux semaines plus tard !! Ça se manifeste le plus souvent sous forme de sortes de pustules assorties d’une démangeaison épouvantable, pendant une bonne semaine, parfois plus.

S’en débarasser

C’est une plante très résistante pour laquelle les techniques habituelles de désherbage ne fonctionnent pas. Par ailleurs, c’est assez risqué de l’arracher à la main, même avec des gants.

La chose la plus importante à retenir est qu’il ne faut SURTOUT PAS brûler cette plante car l’urushiol se répand alors dans l’air et son inhalation est mortelle !

C’est horrible

Maintenant que vous en savez autant que moi sur le Poison Ivy, vous allez imaginer aisément la suite : après avoir touché la plante à pleines mains (et jambes), Buzz s’est touché les joues, le front, les paupières, le ventre…

Vendredi en fin d’après-midi, les cloques sur les mains ont commencé à le gratter terriblement, de nouvelles ont poussé sur les jambes. Buzz n’a pas dormi de la nuit tellement la douleur était forte, malgré la pommade que je lui ai appliquée.

Samedi matin, après avoir constaté qu’il avait visiblement fait pipi aussi après avoir touché la plante, j’ai décidé de l’emmener aux urgences. Je ne vais pas vous faire un dessin, mais ce n’est pas beau à voir !

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Samedi 2 juillet

Le médecin a décidé d’augmenter la dose de cortisone, et m’a dit qu’on ne pouvait pas faire grand chose d’autre à part attendre.

Dimanche, ça va un peu mieux sur le visage, c’est pire à d’autres endroits, parce qu’il a du mal à se retenir de se gratter. Et puis Woody vient de me signaler que des cloques commencent à pousser sur ses bras et sur ses jambes. Il n’avait presque rien ce matin et il en a un certain nombre ce soir, même si ce n’est rien comparé à Buzz. Affaire à suivre…

 

2/04/16

L’anniversaire de Buzz

Un mois après le déménagement, nous avons fêté les 7 ans de Buzz: « Maman, je peux inviter 10 copains ? ».

Maintenant que nous avons de la place, soyons fous : « mais oui bien sûr, invite tous les copains que tu veux » ! Après tout, il y a une quinzaine d’année quand j’animais en centres aérés et colos, j’arrivais bien à gérer 12 enfants de 6-7 pendant un mois. Il n’y a pas de raison que je ne m’en sorte pas pendant juste 2 petites heures, si ? 😉

J’envoie les invitations, précisant que c’est un drop-off (les enfants seuls, pas envie de m’occuper des parents pendant que je gère l’animation des jeux).

Le jour J arrive, le plus froid du mois de février… -17ºC, ressenti -28ºC, et avec un vent terrible par là-dessus.

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« Maman, est-ce qu’on pourra jouer dehors avec mes copains ? »

Euh non, je ne crois pas…

À chaque copain qui arrive, c’est une bouffée d’air glacial qui envahit la maison lorsque la porte s’ouvre. Brrrr… Les parents emmitouflés courent déposer leur bambins et se précipitent dans leur voiture pour limiter l’exposition au froid. Une maman me donne une boite d’épinéphrine pour son fils qui est allergique aux fruits à coque. Heureusement que j’ai fait les gâteaux moi-même, au moins je sais ce que j’ai mis dedans.

Une autre maman, la dernière arrivée, entre dans la maison, enlève le manteau de son fils, le sien… et celui de la petite sœur.

« -Heuuu, c’est un drop-off, vous pouvez laisser le petit
la mère : – Oh je peux rester ?
– Hmmm, vous pouvez repartir
– Non, je vais rester
– Vous êtes sûre ? Vous pourriez profiter de 2h de libres en laissant le petit !
– Mon fils veut que je reste. Hein, tu veux que je reste n’est-ce pas mon chéri ?
le gamin : – Euh… oui ?
– Vous voyez, il veut que je reste, alors je reste
moi: – Bon bah ok, yeah super hihihi » Pffff…

Première activité : travail manuel

J’ai préparé des puzzles tout blancs et des feutres pour que les enfants fassent leur plus beau dessin. La petite sœur surnuméraire a de la chance ; j’en ai un en rab.

Le problème, c’est qu’il y a des enfants qui sont nettement plus rapides que d’autres à terminer leur dessin. Pendant que certains s’appliquent à la perfection en prenant leur temps, j’ai un troupeau grandissant de zouaves qui commencent à ne plus tenir en place. Par là-dessus, ça me perturbe d’avoir la mère qui est assise à me regarder du coin de l’œil pendant que je tente de gérer les deux groupes en parallèle.

Une fois que la majeure partie des enfants a terminé son coloriage, je finis par dire aux deux retardataires qu’ils finiront plus tard, sinon j’ai l’impression qu’ils pourraient y passer encore deux heures… On passe à la suite !

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Deuxième activité : le jeu de piste

Je leur ai préparé une chasse au trésor avec plein de petites énigmes. Maintenant qu’ils savent tous lire, c’est pratique. J’ai fait 10 étapes ; la prochaine fois j’en prévoirai davantage car ils ont été plus rapides que prévu.

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D’ailleurs il faudra que je repense l’ensemble, car cette chasse au trésor avec 10 gamins en intérieur, ça ressemblait plus à un match de rugby qu’à autre chose. À chaque indice déchiffré, les voilà en masse à courir vers le point d’intérêt suivant, puis à plonger en mêlée pour être le premier à récupérer l’indice suivant.

Les enfants mettent donc rapidement la main sur le trésor.
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Le coffre contient des goody bags vides ainsi que plein de bricoles en tout genre, qu’ils pourront choisir eux-mêmes pour remplir leur sachet.

Ce serait trop facile de se servir dans le coffre comme ça. Non, je leur ai préparé des petits jeux, suffisamment courts et nombreux pour laisser l’opportunité à tous de gagner plusieurs fois et d’emporter une partie du trésor !

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Pizza et gâteaux

Ici, la pizza précède toujours le gâteau lors des goûters d’anniversaire. Nous n’avions pas envie de perturber les invités, donc nous avons fait comme tout le monde. Mari a préparé la pizza lui-même. La Maman qui était là nous a même demandé :
« – Mmmh la pizza est vraiment délicieuse ; où l’avez-vous achetée ?
Mari : – Je l’ai faite
– Et où avez-vous acheté la pâte ?
– Je l’ai faite »

Elle avait l’air vraiment impressionnée (d’ailleurs elle est allée se resservir) !

Pour la suite, j’ai préparé trois gâteaux : noisette/marbré au chocolat/banane, histoire de changer des « american cakes » insipides aux couleurs flamboyantes. Malgré tout, les trois ont eu beaucoup de succès et il n’en restait plus beaucoup après la fête.

La piñata

Pour clôturer la fête, je place les enfants en file indienne pour qu’il puisse tour à tour taper dans la piñata pour la faire éclater, puis remplir ce qui reste de place dans leur goody bag avec des bonbons.

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Les parents ont été ponctuels pour récupérer leur bambin respectif. Heureusement car ça commençait à être vraiment le cirque. D’ailleurs, c’était tellement le foutoir pendant les 5-10 minutes de flottement pendant lesquelles les parents entraient/sortaient, que j’ai entendu au loin une maman demander à celle qui était resté tout le long : « Mais c’était le bazar comme ça tout le temps ? »

Et là, je tends l’oreille et j’entends la maman répondre : « non, c’était super bien organisé, les enfants se sont bien amusé, … »

Bon, finalement, ce n’était pas si mal qu’elle soit resté, cette maman 🙂

30/03/16

Le déménagement

Man loading a truck with furniture

Avec seulement trois mois de retard, il est temps que je vous raconte la suite (et fin) de notre achat immobilier.

Tout a été bien mouvementé ; la semaine précédant le closing, nous n’étions pas tout à fait certains que la vente allait réellement se faire. Puis finalement, c’est avec un grand soulagement que nous avons signé comme prévu le 30 décembre.

Puis, le stress du « est-ce qu’on va réussir à acheter la maison » a été remplacé par le stress du « est-ce qu’on ne fait pas une bêtise ? » en voyant le montant de la dette que nous avons maintenant tandis que notre épargne a disparu. Dans un pays où l’on peut se faire virer du jour au lendemain sans vraiment le voir venir, c’est assez angoissant. Ajouté à cela le fait que nous avions évité de nous projeter dans la maison pour ne pas vivre les montagnes russes émotionnelles des premières fois, nous nous retrouvons propriétaires en nous demandant si nous allons vraiment nous plaire dans cette maison.

En sortant du cabinet de l’avocat, nous appelons les déménageurs pour nous trouver une date. Le plus tôt étant le mieux afin de limiter le cumul du loyer actuel et du remboursement de prêt. Ils sont disponibles mardi. Nous sommes mercredi (et je travaille demain et lundi). Le weekend va être sportif !

Nous résilions notre bail. Pas besoin de préavis dans notre immeuble, juste 6 semaines de pénalité. Vu qu’on paye le loyer en début de mois alors que nous allons rembourser le prêt en fin de mois, ça ne fait que 2 semaines de double mensualité ; ça va aller.

Nous avons trois jours pour faire tous nos cartons et nettoyer la maison. C’est pas gagné d’avance…

Au final, nous avons passé tout le weekend du nouvel an à faire le ménage dans notre nouvelle maison. C’était dans un état indescriptible, je vous passe les détails… Et pendant ce temps-là, nous n’avons pas tellement avancé sur nos cartons, ce qui fait que le jour du déménagement, nous étions encore en train d’emballer nos affaires pendant que les déménageurs chargeaient. C’était un peu le bazar. On a tout fait dans la panique à la va-vite. Puis, on a réalisé que nous n’avions pas assez de cartons. Voilà donc Mari qui part à Home Depot pour en acheter d’autres. Ensuite, les déménageurs nous disent que leur camion n’est pas assez grand pour tout transporter, et qu’ils vont devoir faire deux fois l’aller-retour. Il commence à être tard ; je vais chercher les enfants à l’école et les conduis dans notre maison. Puis Mari récupère la voiture pour retourner à l’appart avec les déménageurs.

Les enfants découvrent la maison, qui est pleine de cartons partout. Ils ont des devoirs à faire et leur trousse est à l’école. Là, je réalise qu’avec la précipitation de l’emballage, il n’y a presque rien d’écrit sur les cartons. Je ne sais pas du tout où sont les crayons des enfants… Je commence à ouvrir les cartons, un par un. Pas de crayon, là non plus, non, pfff, toujours pas… Et pendant ce temps-là, les enfants qui n’ont rien à faire courent comme des fous dans la maisons. Je suis crevée, on a les devoirs à faire, le repas à préparer, les lunchbox pour demain, et OÙ SONT CES CRAYONS ??? Je vais pêter un cable… Et puis au douzième carton, alors que j’ai de la fumée qui commence à me sortir des oreilles, ça y est, je les ai, voilà les crayons !

J’installe les enfants, je leur donne leur crayons et on s’attaque aux devoirs. Ils sont fatigués, moi aussi… Bref… Ils mangent, je les couche, et puis j’attends Mari et les déménageurs qui n’ont toujours pas fini. Il est 20h30. Je réalise que je ne sais pas où sont mes pantalons pour le boulot demain. J’ai commencé par regarder dans les valises où je pensais avoir mis les vêtements de base pour les premiers jours, mais je ne les y vois pas. Du coup c’est la panique. J’ouvre un par un tous les cartons d’habits, mais ils ne sont nulle part… Il est 21h, les déménageurs arrivent. Ils déchargent le camion et repartent. Je continue à chercher mes pantalons. Rien. Pffff…

Et puis, je me rappelle que juste avant de quitter l’appartement, j’avais vidé le sèche-linge. Ouf, au moins j’ai quelque chose à me mettre demain.

D’ailleurs, le lendemain, je les ai retrouvés, mes pantalons ; ils étaient dans la valise, la toute première où j’avais regardé, sans les voir…

28/11/15

La suite de nos aventures immobilières

Tiny red house in green grass

Voilà trois mois que je n’ai rien raconté sur mon blog… Pourtant il s’en est passé des choses depuis que nous avons échoué avec la maison numéro 2.

Ceux qui me suivent sur facebook connaissent une partie de la suite dont je vais vous parler maintenant (d’ailleurs je vais reparcourir ce que j’y ai partagé parce que je ne suis pas sûre de me rappeler de tout).

Il y a eu la maison numéro 3 sur laquelle j’ai eu un coup de cœur. Visiblement je n’étais pas la seule car 3 jours à peine après sa mise en vente, ils avaient déjà reçu trois propositions dont la nôtre. Nous sommes donc entrés dans les enchères mais ne voulions pas mettre beaucoup plus que notre première proposition et avons donc perdu.

Puis quelques jours après, nous avons fait une offre sur une quatrième maison qui me plaisait bien aussi. Son prix était un peu élevé pour nous donc nous avons proposé 5% de moins. Les propriétaires ont refusé aussitôt. Ils ont bien fait car je sais que quelques jours plus tard d’autres acheteurs ont accepté leur prix initial.

Ensuite, j’ai commencé à désespérer un peu car nous avions visité toutes les maisons dans notre budget, y compris celles qui dépassaient un peu… Nous sommes alors début octobre et le marché est très calme. Il n’y a presque plus de nouvelles maisons en vente et a priori ça ne redémarrera qu’en janvier. Nous allons devoir mettre notre recherche en stand-by pendant 2-3 mois.

Oui mais non, je n’ai pas envie d’attendre. Je réfléchis comment élargir le périmètre de nos recherche :

  • Y aurait-il une autre ville à laquelle nous n’aurions pas pensé qui nous conviendrait ?
    • Mmm non, les autres endroits abordables avec de bonnes écoles publiques sont trop loin de Manhattan, ou nettement trop chers…
  • Et pourquoi pas laisser tomber l’achat d’une maison pour louer quelque chose dans le même coin ?
    • Après quelques recherches, en fait il n’y a vraiment pas grand chose à louer par là ; on dirait que les gens sont tous propriétaires…
  • Est-ce qu’il n’y aurait pas moyen qu’on se serre la ceinture pour monter un peu notre budget ?
    • J’ai beau refaire les calculs dans tous les sens, non, vraiment là on est au max…

Et puis j’ai regardé les maisons en ventre à un prix nettement plus élevé, juste pour voir. Tiens, en voilà une assez jolie. Je lis la descriptions et je vois qu’elle est en vente depuis 6 mois ! Six mois, c’est beaucoup dans le coin quand on sait que la plupart des maisons ici se vendent en moins d’un mois, et que c’est assez rare de dépasser trois mois.

Bon allez, nous n’avons rien à perdre, nous allons faire une proposition que le vendeur risque de trouver ridicule : -18% sur le prix affiché. Le propriétaire a quand même pris presque trois jours pour nous répondre pendant que nous nous demandions si il allait juste nous envoyer promener ou si il allait essayer de négocier. Finalement, nous recevons la réponse de son agent : « l’offre a été rejetée parce qu’elle est trop basse et que nous avons beaucoup de propositions sur cette maison. Vous pouvez revoir votre offre avec un meilleur prix et nous serons heureux de vous donner une réponse… »

En même temps, ça ne nous étonne pas, et puis il faut avouer que le prix affiché avait déjà baissé de $25,000 depuis le début. Cela dit, ça c’était début octobre et deux mois plus tard sa maison est toujours en vente… Bref…

Je reprends mes recherches et je trouve une autre maison trop chère qui elle est en vente depuis un an et demi. Peut-être que les vendeurs seront plus enclins à négocier… De toutes façons, après celle là il n’y a vraiment plus rien de potable en vente. Nous la visitons quelques jours plus tard.

Il faut savoir qu’à ce niveau-là il n’y a plus aucune émotion lorsque nous visitons quelque chose. Nous avons tellement été déçus pour les deux premières maisons dans lesquelles nous nous étions bien projetés, que maintenant on se contente de remplir une check-list mentale sans même essayer de se projeter.

La maison remplit les critères : taille et nombre des chambres OK, état général OK, pas de problèmes d’humidité apparents. Bon allons-y, on va faire une offre : -13% sur le prix affiché (qui a déjà été réduit de 10% depuis la date de mise en vente). S’ensuit une négociation serrée qui aboutit à un accord sur un prix à -8%. Nous entamons donc l’Attorney Review. Cette fois il n’y a pas de cuve à fioul enterrée, c’est plus simple. Nous passons donc officiellement « under contract » après quelques échanges et un accord sur les clauses modifiées par l’avocat.

Étape suivante : l’inspection

L’inspecteur a passé plus de trois heures à examiner toute la maison avant de nous rendre un rapport d’une vingtaine de pages avec tous les problèmes recensés : il faudra refixer la gouttière, améliorer l’étanchéité autour de la baignoire, le toit sera probablement à refaire d’ici 2-3 ans. Par ailleurs, le système électrique ne va pas du tout et il faudra tout refaire pour que l’assurance accepte de couvrir la maison : changer le panneau et remplacer l’intégralité du knob-and-tube (désolée je ne suis pas sûre de la traduction en français) par des câblages plus récents, ce qui implique d’ouvrir les murs… Et pour couronner le tout, les propriétaires n’ont visiblement pas les permis pour les travaux divers qu’ils ont fait dans la maison.

Après nous être demandés si nous ferions mieux de laisser tomber ou de gérer les problèmes, nous avons entamé une longue période de négociations pour nous mettre d’accord sur qui allait prendre quoi en charge. Pendant un mois ! Oui, un mois entier d’échanges qui ont commencé par « Réparez tout vous-mêmes » dans les deux sens. Un mois interminable pendant lequel nous pensions à chaque instant que le contrat allait peut-être tomber à l’eau.

Finalement, les vendeurs ont accepté de changer le panneau électrique et de payer le remplacement des vieux câbles. De notre côte, nous allons reboucher les murs et nous occuper du reste, au fur-et-à-mesure.

Voilà, maintenant que nous sommes d’accord, l’Attorney Review est enfin officiellement terminée. Notre avocat aura bien mérité son salaire à la fin parce qu’il nous a beaucoup aidés !

Obtenir un prêt

Maintenant, ce n’est pas fini, il nous faut obtenir le « Bank Commitment » qui est l’acceptation officielle de la banque comme quoi elle accepte de nous prêter la somme demandée.

C’est un peu plus compliqué que le « Pre Approval », que nous avons obtenu avant de commencer nos recherches de maisons, qui consiste en une estimation à la louche du montant que nous avons potentiellement le droit d’emprunter.

Maintenant, la banque doit analyser l’intégralité de notre situation, revenus, épargne, et credit score d’une part. D’autre part, un agent est mandaté pour faire une estimation de la maison. Dans la mesure où les maisons sont systématiquement hypothéqués ici, la banque tient à s’assurer que la maison ne vaut pas moins que le montant qu’elle va prêter. Dans notre cas, vu comment on a raboté le prix, ça ne me tracasse pas trop.

Nous attendons la réponse de la banque pour la semaine prochaine.

La suite

Si tout va bien, le closing (= signature officielle des papiers devant avocat + remise des clés) est prévu pour la fin du mois de décembre. Mais je doute que les délais soient tenus car tous mes collègues qui ont achetés récemment se marrent quand je leur dit ça, dans la mesure où les vendeurs doivent régler une partie des problèmes électriques et obtenir les permis en retro-actif avant de pouvoir officialiser la vente. On verra…

3/09/15

Attorney Review

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Maintenant que le contrat de vente est signé par les propriétaires de la maison, nous entamons l’Attorney Review. C’est l’étape où les avocats (équivalents plutôt de notaires je dirais) entrent en jeu pour relire le contrat avec leurs clients respectifs et éventuellement l’amender. En général, ce sont les acheteurs qui font ajouter des clauses que les vendeurs peuvent accepter, refuser ou encore essayer de négocier pour arriver à un compromis.

Dans notre cas, il se trouve que la maison est chauffée au fioul, et que la cuve est enterrée. Or, on ne peut pas raisonnablement acheter une maison dans ce cas-là pour plusieurs raisons :

  • le risque écologique : si la cuve fuit, le propriétaire de la maison au moment où la fuite est constatée est responsable de la pollution engendrée et doit prendre à sa charge l’assainissement de la/les zones impactée(s). Après quelques recherche, il s’avère que même si ça n’arrive que dans 1% des cas, la facture peut atteindre plusieurs dizaines de milliers de dollars. Par ailleurs, pour peu qu’un cours d’eau passe par là, ça peut même atteindre des millions (et les nappes phréatiques de la ville en question sont très proches du sol). Bref, rien que ça…
  • l’assurance habitation : la plupart des assurances refusent les nouveaux contrats sur un logement dont la cuve à fioul est active et enterrée. D’autres acceptent de couvrir la maison à l’exception de tous les problèmes potentiels liés à ce mode de chauffage. Bref, c’est pas top non plus…
  • la banque : comme les biens immobiliers sont systématiquement hypothéqués en échange du prêt, la banque n’a pas envie de se retrouver avec les risques financiers cités ci-dessus dans le cas où elle récupèrerait la maison, donc cuve à fioul enterrée = pas de prêt. Comme ça c’est réglé

A priori, personne n’achèterait une maison dans ce cas-là. D’ailleurs, les propriétaires qui souhaitent vendre font généralement déterrer leur cuve avant de lister leur maison histoire de gagner du temps.

Notre avocat ajoute donc une clause spécifiant que les vendeurs devront avoir déterré leur cuve à fioul et fait inspecter (et nettoyer si besoin) les sols avant la remise des clés, puis il l’envoie à son confrère représentant les vendeurs. C’était jeudi dernier.

L’attente est longue… On se dit que les vendeurs vont forcément accepter puisque n’importe quel acheteur leur demanderait la même chose, mais plus le temps passe plus on se demande si ce sera bon…

Vendredi, pas de nouvelle. Samedi et dimanche non plus (bon, en même temps c’est le week-end, mais ici on ne sait jamais).

De toutes façons, j’ai un mauvais pressentiment. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne le sens pas…

Lundi midi, enfin, nous avons des nouvelles. C’est Barry notre agent immobilier qui nous dit qu’il a discuté avec l’agent des vendeurs et qu’ils sont a priori d’accord d’enlever la cuve.

Nous voilà rassurés ! Cependant, nous attendons encore de recevoir le contrat amendé signé par les propriétaires. Tant que je ne le vois pas écrit noir sur blanc, je préfère me méfier, surtout vu le nombre d’intermédiaires dans la chaine.

Mardi, toujours pas de signature. Mais que font-ils ? S’ils sont d’accord, pourquoi ils ne signent pas tout de suite ? Barry nous conseille de planifier dès maintenant l’inspection, car ça incitera les vendeurs à clôturer l’attorney review avant.

Aussitôt dit aussitôt fait : nous avons rendez-vous avec l’inspecteur mardi 8 septembre !

Et puis hier, notre avocat nous appelle et nous fait suivre la réponse officielle de son confrère : « Suite aux discussions avec les vendeurs, ils ont confirmé qu’ils n’enlèveront pas la cuve à fioul. En conséquence, le contrat est maintenant annulé ».

Retour à la case départ…

27/08/15

Encore des visites

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Dimanche après-midi nous avons donc à nouveau rendez-vous avec Barry. Cette fois-ci, les enfants nous accompagnent et sont ravis à l’idée de visiter des maisons. Nous en avons vu cinq ; Buzz et Woody ont préféré la deuxième, nous aussi. D’ailleurs ils ont commencé à en avoir franchement marre à la suivante. En fait, c’est rigolo de visiter des maisons, mais deux ça suffit… Cela dit, il y avait une distribution de cookies dans la cinquième, ce qui les a fait tenir quelques minutes de plus.

Retournons voir cette deuxième maison ! À l’intérieur, ça fait un peu vieillot, mais en enlevant la moquette du salon et en repeignant les murs nous pourrions avoir quelque chose d’assez sympa. Elle est grande : quatre chambres, un salon, une salle à manger, une grande cuisine, une véranda et un jardin. Ce qui est certain, c’est qu’elle va nous tenir occupés un moment avec tous les petits trucs à refaire pour avoir un intérieur qui nous plaît vraiment, mais le potentiel est là.

Les enfants s’amusent à monter et descendre les escaliers et ils se mettent même d’accord sur la chambre qu’ils aimeraient occuper. Buzz choisit la chambre où il y a une télé, et Woody celle avec la maquette de bateau (je ne suis pas sûre qu’ils aient réalisé que les propriétaires actuels partiront avec leurs affaires).

À la fin de la visite, nous disons à Barry que nous souhaitons faire une offre, espérant cette fois que nous soyons les seuls sur le coup.

Le lendemain nous signons les papiers avec notre proposition de prix. Croisons les doigts !

En début de soirée nous apprenons que les vendeurs n’acceptent pas notre prix mais baissent un peu le leur. Nous répondons que c’est encore trop haut et proposons d’augmenter légèrement notre montant initial.

Le lendemain en fin de matinée, Barry nous appelle pour nous communiquer le nouveau prix proposé par les propriétaires de la maison, intermédiaire (légèrement plus près de notre proposition initiale que de la leur). Nous réfléchissons trente secondes et décidons d’accepter la proposition. Voilà donc le prix fixé ; nous n’avons plus qu’à attendre que les vendeurs signent le contrat de leur côté.

Hier midi, Barry nous dit qu’il a reçu les papiers signés et il les envoie aussitôt à notre avocat pour la suite : l’Attorney Review.

(ne vous emballez pas trop vite, ici ce n’est pas parce qu’on signe un contrat que la vente va se faire. On pourra commencer à y croire – ou pas – dans une dizaine de jours, une fois que l’Attorney Review et l’inspection seront passés)