28/10/14

Une page s’est tournée

USA and India

Comme je vous le disais il y a quelques jours, j’ai démissionné en vue d’un nouvel emploi. Vendredi dernier, j’ai donc dit au revoir à mes collègues et je ne peux m’empêcher de repenser à mes premières impressions et de faire le bilan de cette première année professionnelle aux États-Unis.

Je relis sur mon blog mon récit de ma première semaine et je me souviens à quel point j’avais été choquée par le manque de contact humain dans cette équipe.

Quand je me déplaçais dans le cubicle de quelqu’un pour dire bonjour, on m’envoyait promener.

Quand j’apportais des gâteaux (ce qui a toujours super bien marché en France pour sympathiser avec les autres), personne n’en voulait.

Quand on a eu des repas d’équipe (assez rarement malgré tout), je ne retrouvais pas la convivialité des pots de départ à la française et je n’arrivais pas à entamer de discussions avec les autres.

Bref, après toutes mes tentatives diverses, je me rappelle m’être dit que je n’arriverais jamais à m’intégrer ici, et que de toutes façons ils n’étaient déjà pas spécialement intégrés entre eux…

Et puis, comme je n’avais pas envie de lâcher l’affaire (parce que je peux faire preuve d’une ténacité assez particulière quand je veux arriver à mes fins), j’ai continué mes tentatives de gâteaux, de bonjours, de sourires et de toutes les petites opportunités que j’ai pu trouver pour tenter de discuter (malgré mon anglais oral plus que bancal au début).

Et puis, un jour, Vishnu a discuté avec moi dans le couloir. Ça a duré moins de deux minutes, mais c’était LE moment social du mois alors ça m’a fait ma journée. Ensuite, Vishnu m’a proposé de me joindre à un petit groupe de collègues pour commander des dosas et manger ensemble. Aucune idée de ce qu’est un dosa, aucune idée de la différence entre les 30 dosas de la liste, j’ai bien évidemment accepté sans hésitation sa proposition en choisissant un truc au hasard. Une fois par mois il organisait ça. J’attendais ce jour avec impatience, car c’était mes 15 minutes de conversation du mois (même si j’avais un mal fou à suivre, mais au moins je ne mangeais pas toute seule et c’était assez convivial).

Et puis, Ganesh a apporté du Halwa (dessert indien qui n’a rien à voir avec le Halwa du moyen-orient) que sa femme avait préparé et l’a partagé à la fin d’un de nos déjeuners mensuels. C’était bon alors je lui ai demandé la recette. Quand le printemps est arrivé, il y a eu la fête indienne de Holi. J’ai suivi la recette de mon collègue, que j’ai légèrement adaptée à mes goûts, et j’ai apporté mon Halwa que j’ai distribué à tous mes collègues en faisant le tour des cubicles, souhaitant un joyeux Holi à tous. Ganesh m’a dit que mon Halwa était meilleur que celui de sa femme et tous les autres collègues étaient scotchés de me voir apporter un dessert indien fait maison pour Holi. Mais, ce jour-là, Vishnu n’était pas là…

Et puis, je me suis rendue compte que Vishnu ne reviendrait pas. Apparemment il avait démissionné sans le dire à personne. Alors j’ai décidé d’organiser les commandes de dosas à sa place, et j’ai monté la cadence à presque une fois par semaine. Petit à petit, j’ai commencé à nouer des relations. Je me suis mise à aller papoter au moins 5 minutes par jour avec Jasvinder, Ravinder s’est mis à venir me dire bonjour tous les matins, Ranesh a commencé à venir régulièrement me faire goûter les spécialités indiennes que sa femme lui cuisinait pour le déjeuner…

L’été est arrivé, et puis au retour des vacances j’ai eu des contacts pour un nouveau travail, puis j’ai signé le contrat et annoncé ma démission. J’ai alors été incroyablement surprise par la réaction de mes collègues qui m’ont tous félicitée chaleureusement par une bonne poignée de main, en ajoutant sincèrement « Je suis vraiment triste que tu partes » ou « Tu vas me manquer ». C’était vraiment touchant.

La veille de mon dernier jour de travail, c’était Diwali, une grande fête indienne pour laquelle tous mes collègues sont venus en tenue traditionnelle partager le repas festif ensemble. J’ai fait comme eux, j’ai mis un sari que ma collègue m’a aidée à mettre en place. C’était un moment génial et mes collègues étaient sidérés en me voyant ! Je suis contente d’avoir terminé là-dessus.

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Et puis, le dernier jour, c’est avec une pointe de nostalgie que je suis partie après avoir dit au revoir à tout le monde et reçu quelques hugs. Je repense alors à mes cinq premiers mois où l’intégration me paraissait impossible et je suis fière du chemin que j’ai parcouru ! J’ai bien aimé ce petit voyage en Inde, qui m’a donné envie d’y aller pour de vrai un jour.

21/10/14

Du changement en vue

road to horizon
En novembre, j’aurais fêté mon premier anniversaire de travail avec mon employeur. J’ai l’impression que c’était hier que Steven m’annonçait que j’étais embauchée. Mais voilà, je ne fêterai pas mes 1 an parmi mes collègues (à trois semaines près) parce que je serai partie avant.

En effet, j’ai l’honneur de vous annoncer que j’ai trouvé un autre emploi, qui correspond exactement à ce que j’ai envie de faire depuis quelques années, donc je suis super contente !

Après un agenda bien rythmé avec à peu près un entretien par semaine (d’abord téléphonique, puis 2h30 en face à face, puis les RH), a succédé le background check qui a été interminable (on m’avait dit une à deux semaines, bah c’est raté) !

Le background check consiste pour l’entreprise (ou pour une entreprise tierce spécialisée là-dedans) à vérifier qu’on n’a pas menti sur le CV et qu’on n’est pas quelqu’un de louche : drug test, demande du casier judiciaire, vérification des diplômes, contact avec les anciens employeurs, et je ne sais pas quoi encore… Tout ça aura duré 3 semaines en ce qui me concerne. 3 semaines !!! Vous vous rendez-compte ? Pendant ce temps-là vous imaginez un peu ma démotivation au boulot, à regarder mes emails toutes les 3 minutes au cas où j’aurais enfin la réponse… Là, j’ai soudainement pris conscience de ce que ressent Woody quand on est arrêté à un feu rouge depuis 10 secondes et qu’il s’exclame « c’est troooop loooong » en mettant des coups de pieds dans le siège devant lui (le mien en général). Je vous promets que j’avais aussi envie d’hurler « c’est trooooop looooong » à longueur de journée là (je l’ai fait un peu d’ailleurs, Mari était content, mais j’ai pas mis les coups de pieds c’est déjà pas mal)…

Jusqu’au jour où, vendredi dernier pour être exacte, je reçois un mail me disant « Your Background Check has been returned and cleared. You may submit your resignation ». Enfin ! Youhou ! Aussitôt dit, aussitôt fait :
« – allô Steven, comment ça va ?
Steven : – Bien, merci. Happy Friday ! Et toi, ça va ?
– Oui oui, super ! Tiens au fait, j’appelle pour poser ma démission.
– Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ?
– Je démissionne
– Ah mais quand on s’est vus la semaine dernière tu m’as dit que tout allait bien et que tu étais d’accord que je cherche une autre mission pour toi à partir de janvier
– Bah tu sais, tout est allé si vite… »

Bon voilà, ça c’est fait. Ensuite, l’annonce à mon client qui a d’abord été surpris pendant cinq secondes et puis qui m’a félicitée chaleureusement d’avoir décroché un full time (autrement dit à durée indéterminée, je vais avoir des congés payés maintenant, hein !!).

Ensuite a suivi la négociation du préavis qui est normalement de deux semaines, mais je voulais n’en faire qu’une pour me prendre une semaine de vacances entre les deux. Là, j’ai du argumenter pas mal pour que ça passe :
– promis, je vais finir tout mon boulot en une semaine, je ne servirai à rien une semaine de plus
– promis, j’ai le temps de faire le passage de connaissance à mes collègues en une semaine aussi, pas de problème !
– mon mot de passe expire dans 7 jours et ça m’embête de le changer

Et finalement, après un week-end de réflexion, ma hiérarchie a accepté que je les quitte à la fin de la semaine. Du coup, je suis contente, j’ai pu m’inscrire pour participer à l’animation de la maison hantée pour le jour de Halloween dans l’école des enfants 🙂

12/09/14

Les retours de vacances

Back to Work reminder on a wall calendar

 

Après mes semaines de vacances estivales, j’ai toujours eu l’habitude de retrouver les choses telles qu’elles étaient au moment où je les avais quittées.

Je retrouvais les mêmes collègues, les mêmes projets (au même point d’avancement), les choses au même endroit… Enfin non, ça n’est pas tout à fait vrai. En général, quand je rentrais de vacances, mes crayons avaient disparus (cela dit, je ne me suis faite avoir que deux fois, après je mettais tout systématiquement dans mon tiroir) et mon fauteuil remplacé par LE fauteuil pourri. Oui, parce que partout où j’ai bossé, il y a toujours un fauteuil pourri qui n’appartient à personne. Les roues bloquées, le dossier de travers, l’assise bancale, la mousse qui dépasse d’un côté… Je ne sais pas si c’est sentimental ou une tradition d’entreprise, mais il y a toujours un seul et unique fauteuil tout pourri dont personne ne veut et qu’on retrouve toujours à sa place au retour des vacances, sans n’avoir aucune idée d’où est passé son fauteuil réglé comme il faut…

Bref, ça c’était avant.

Lundi dernier, je suis retournée sur le chemin du travail après mes trois semaines et demi de vacances.

Tout d’abord il y a le collègue qui a posé sa démission et qui est parti dans la foulée. Il y a aussi celui qui s’est fait embauché à sa place.

Ensuite, il y a la personne que j’ai formée avant de partir, histoire qu’elle soit au courant de mon sac de nœuds au cas où quelqu’un aurait besoin de quelque chose pendant mon absence. Je pensais qu’elle gèrerait les points bloquants de mon projet en parallèle du sien. Et bien, elle a avancé sur mon sujet ! D’ailleurs, elle a tellement avancé que je n’ai pas eu assez de la semaine pour me remettre au point (parce que c’est toujours un sac de nœuds quand même, mon projet, sauf que les nœuds ont bougé). Ma chef m’a même dit que vu que ma collègue était dedans, autant qu’elle finisse toute seule et que je vais démarrer un autre projet en parallèle (l’un dans l’autre ça m’arrange bien). De toutes façons, je ne vais pas me plaindre : lundi je me demandais si mon badge fonctionnerait toujours – je m’en sors juste avec un changement de projets ; ça aurait pu être pire…

Enfin, contrairement à mes attentes, mon fauteuil a disparu. Arggg, la tradition est universelle ! Sauf que… héhé… j’avais mis un gilet sur mon fauteuil et le collègue qui me l’a piqué l’y a laissé. Le jeu de piste a donc été assez bref (juste le temps de passer dans tous les cubicles de mes collègues, ce qui est tout de même plus long et moins discret que sur un openspace).

Et vous, comment s’est passé le retour de vacances ? 🙂

30/07/14

Les réunions téléphoniques

happy music loverVoilà un sujet dont je voulais vous parler depuis un moment, car c’est une grande découverte que j’ai fait en commençant à travail ici : la réunion téléphonique !

En l’espace de 10 ans de carrière en France, je n’avais connu que les réunions physiques :

  • celles que je devais planifier 3 mois à l’avance pour réussir à trouver un créneau d’une heure commun aux quinze personnes qui doivent venir
  • celles où on attend 20 personnes et pour lesquelles il faut imprimer autant d’exemplaires du support qui fait 25 pages. Tout ça pour se retrouver à 5 avec une grosse pile de gaspillage
  • celles où les premières personnes arrivent avec 5 minutes de retard un café à la main
  • celles où il y en a toujours un pour arriver avec 20 minutes de retard et demander à ce qu’on lui redise tout
  • celles où on attend quelqu’un qui ne viendra finalement pas
  • celles où on aurait besoin de montrer un exemple sur son ordi, mais comme on ne l’a pas prévu, on fait sans
  • celles où le collègue (toujours le même) va commencer à parler de ses vacances en plein milieu
  • celles qui sont récurrentes, une fois par semaine, avec le collègue qui répète exactement la même chose à chaque fois
  • celles où celui qui parle est chiant à mourir et pendant laquelle on aimerait bien faire une partie de Candy Crush mais que le chef est assis à côté alors on ne peut pas et on se retrouve à dessiner des trucs moches sur le coin du cahier
  • celles qui finissent en retard alors que c’est l’heure d’aller chercher les enfants
  • celles qui ont déjà dépassé d’une demi-heure l’heure de fin et qu’il y a un collègue (toujours le même, celui qui parlait de ses vacances) qui n’en fini par de poser plein de questions à la con
  • celles qu’on avait prévu de faire avec ordinateur et projection pour faire des démonstrations aux utilisateurs et pour lesquelles on va passer 30 minutes à brancher tout et ne pas y arriver, pendant qu’un collègue (toujours le même) va râler parce qu’on lui fait perdre son temps
  • celles pour lesquelles on doit se déplacer et perdre 5/10/30/45 minutes pour y aller

Ici, c’est tout le contraire, je n’ai presque que des réunions téléphoniques et je suis impressionnée par leur efficacité (je ne sais pas si c’est propre aux US, aux indiens ou à ma boite – dites moi si c’est pareil pour vous):

  • pas besoin de se déplacer : on a tous un micro-casque à portée de main
  • elles sont généralement planifiées en fonction des besoins
  • elles durent rarement plus d’une demi-heure
  • pas de gaspillage de papier : on bosse avec un partage d’écran où celui qui parle montre en même temps ses documents, calculs, exemples, …
  • elles commencent rarement en retard, et quand c’est le cas, on peut continuer à bosser normalement en attendant
  • chacun parle du sujet du jour, et quand c’est fini on raccroche : pas de question à la con, pas de gros hors-sujet
  • quand ça parle de quelque chose qui ne me concerne pas, je peux bosser pendant ce temps-là
  • quand c’est l’heure de fin, si la discussion n’est pas finie, il y en a toujours un pour dire qu’on peut planifier une autre réunion pour continuer parce que là c’est l’heure
  • il y a des réunions sur des sujets simples qui sont finies en 10 minutes
  • comme elles sont courtes, les agendas sont moins remplis et elles sont plus faciles à planifier. Même quand je dois réunir 15 personnes, en général j’arrive toujours à trouver un créneau dans les jours qui suivent
  • on peut participer à la réunion même quand on est en télétravail, ou malade, ou en congés (pour certains)

Bon certes, il y a quelques inconvénients :

  • parfois ça ne capte pas très bien et il y a toujours quelqu’un pour qui on ne va entendre qu’un mot sur deux
  • parfois on ne sait pas qui est en train de parler ; pas toujours pratique pour faire le compte-rendu quand on sait que quelqu’un a dit qu’il allait s’occuper d’un truc mais qu’on ne sait pas du tout qui c’était…
  • parfois je ne suis pas en réunion, mais d’autres si et j’entends tout le monde parler autour de moi (mais bon, c’est pas pire que de les entendre manger des chips ; je mets mes écouteurs dans les oreilles)
  • comme on ne voit pas les gens en vrai, on ne sait pas à quoi ils ressemblent, et je réalise qu’au bout de 8 mois ici je connais les têtes et les prénoms mais je ne sais pas qui est qui

Cependant, je suis complètement fan de cette organisation ici qui me change la vie. J’ai beaucoup moins l’impression de perdre mon temps qu’auparavant et les réunions ne sont plus une corvée.

28/02/14

Baby Shower

gateau

Aujourd’hui au travail, une petite surprise a été organisée pour ma collègue Saraswati qui part en congé maternité. Avant de continuer, je précise tout de suite que quand je dis congé, ça ne veut pas dire que c’est payé. Le congé maternité tel qu’on l’entend en France n’existe pas vraiment ici (sauf en Californie je crois), sauf cas particulier où l’employeur sympa décide de donner quelques semaines. Bref, mes collègues ont organisé en douce une baby shower. Pour ceux qui ne connaissent pas l’expression, c’est en théorie une petite fête qu’on fait généralement à la fin de la grossesse avec des amis pour célébrer l’arrivée proche de bébé. En pratique aujourd’hui, ça ressemblait tout simplement au genre de pot de départ qu’on fait avant de partir en congé maternité.

Bref, j’ai trouvé l’idée de la surprise très sympa. Nous nous sommes tous retrouvés à 15h dans une salle de réunion d’un autre étage (sauf Saraswati, ainsi que Rajnish qui est chargé de l’accompagner quelques minutes plus tard sans qu’elle ne se doute de rien). Il y avait des gâteaux, des chips, du coca, des ballons partout… et un gros panier de cadeaux pour bébé.

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Une carte de vœux tourne parmi les collègues pour écrire un petit mot, et puis nous éteignons la lumière. Pendant ce temps-là, Rajnish, qui occupait Saraswati avec des questions de boulot, lui dit soudainement qu’ils doivent aller en réunion. Elle ne se pose aucune question (faut dire qu’ici on a l’habitude des réunions qui se décident au dernier moment) et le suit.

Nous les voyons entrer dans la salle de réunion et allumons les lumières. Elle ne se doutait de rien et était visiblement émue 🙂

Quelqu’un allume les bougies sur le gâteau. On se croirait à un anniversaire 😉

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Puis Saraswati souffle les 9 bougies (une par mois) et on coupe le gâteau (que je n’ai pas goûté)
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C’était bien sympa et ça a même duré 45 minutes (ce qui est énorme ici, surtout sur le temps de travail !) 🙂

3/02/14

Encore un snow day

The mom who works in a house

Ce matin à 8h, les enfants étaient prêts (manteaux, bonnets, gants, …) et alors que nous étions sur le point de partir à l’école, je reçois un mail :

snow_day

Je m’en doutais un peu, que l’école serait fermée aujourd’hui, mais je croisais les doigts pour que ce ne soit pas le cas… C’est raté ! On enlève donc les manteaux, les bottes et les bonnets, on vide les lunch box pour tout mettre au frigo pour ce midi et j’envoie les enfants jouer dans leur chambre. Qui dit snow day pour les enfants, dit surtout télétravail pour moi, et donc qu’il va falloir gérer intelligemment l’occupation des enfants pour pouvoir bosser un minimum.

9h : je me connecte à mon poste de travail. Les enfants jouent dans leur chambre. Aujourd’hui, je n’ai pas de réunion, c’est déjà ça. J’essaye de me rappeler où j’en étais vendredi, et c’est parti.

Buzz : « Maman, tu viens nous raconter une histoire ? »

Je regarde vite fait si ma chef est connectée. Non, pas encore. Allez, ok pour l’histoire. Puis, je retourne bosser.

Woody : « Maman, on va regarder la télé ! »

Non, pas maintenant. « Allez jouer dans votre chambre ! » … autant garder l’activité télé pour le dernier moment…

9h30 : ma chef m’envoie un message avec une liste de tout ce qu’elle aimerait que je fasse au plus vite. Allez, au boulot.

W : « Mais arrête, je suis coincé là…
B : – c’était moi qui l’avait d’abord…
W : – héééééééé…
B : – Mamaaaaannnnn !!!! »

Bon, ça va, ils finissent par se calmer sans intervention… 10 minutes plus tard, voilà Woody qui se met à courir en chaussettes autour de la table basse.

« Woody, tu vas te faire mal, arrête ! Et puis, vas mettre tes chaussons ! »

Les chaussons mis et un câlin plus tard, il retourne jouer avec Buzz dans leur chambre.

10h15 : ils sont tous les deux à me tourner autour. Bon, allez, c’est l’heure du dessin animé. Ça va les tenir à peu près jusqu’au repas… Ils décident de regarder Toy’s Story II. Là, on croit que parce que les enfants sont devant la télé on va pouvoir bosser tranquille, et bien non…

W : « Est-ce que Buzz l’éclair il court vite ? Est-ce que Buzz l’éclair il court vite ? Est-ce que Buzz l’éclair il court vite ? Est-ce que Buzz l’éclair il court vite ? Est-ce que Buzz l’éclair il court vite ?
moi : – Oui !
W : – Ah, il court vite, Buzz l’éclair !
– Voilà ! »

[…]

« – Buzz l’éclair il est cassé, Buzz l’éclair il est cassé, quelqu’un il a cassé Buzz l’éclair. Maman ?? Regaaaaarde !! »

[…]

« – Maman, qu’est-ce que c’est ça ? C’est quoi ? Mais regarde ! »

Les questions finissent par s’arrêter et les voilà captivés. J’essaye de me concentrer au mieux pour que l’heure que j’ai devant moi soit la plus productive possible (si je pouvais caser le travail d’une demi-journée sur cette heure, ça m’arrangerait bien).

11h : Et hop, j’ai fini de faire ce que ma chef m’a demandé 🙂

« – Et bah en plus, le dinosaure il a jeté Zorg dans l’ascenseur, et il est tombé. Ça c’est gentil !
– Ohh ! Zorg je l’ai vu ! »

11h20 : le dessin animé est terminé.

Les voilà qui courent partout… « Allez jouer dans la chambre ! »

[…]

B : « – Maman, vient voir ! Woody fait des bêtises et il fait que de grogner !
W : – grrrrrrrrrrrrrrr
B : – Moi j’ai enlevé Woody de debout sur la chaise »

[…]

B : « – Maman, d’habitude, il faut poser la télécommande en haut, sinon voilà un chenapan qui vient allumer la télé. Regarde, Woody il commence à prendre la télécommande, il faut la mettre en haut. Woody, ce n’est pas possible !
W : – non, là c’est pas là, c’est pas possible !
B : – Woody, j’en ai marre de tes manières ! »

[…]

« – Arrête de casser les jouets stp, j’en ai marre !
– ouinnnnnn
– hihihihihihi
– hihihihihihi
– ouinnnnnnn
– Maman !!! Woody il veut aussi casser ça, regarde
– Ouinnnn, je l’avais avant… »

(tant qu’à ne pas réussir à bosser, je vous retranscris ça en live…)

Maintenant j’ai Woody accroché à mes jambes… Oh, il a attrapé un bout de papier et en a fait des confettis… C’est pas possible… Allez, retourne dans ta chambre !

[…]

B : « – et en plus la nuit si je veux boire, et bien je prends de l’eau
W : – maaaiiiiis
B : Maman, Woody il veut garder le biberon d’eau dans ses mains !
– Maman !! Buzz il a pris le biberon de mes mains
– Oui, je l’ai pris pour le reposer à sa place
– Non !
– Mais, Woody, faut pas ! Hé Maman, Woody il dit que le biberon d’eau c’est du coca ! »

Pffff

Il est midi ! Allez, les enfants, à table ! Je sors les lunch box du frigo et j’essaye de continuer à bosser.

« Maman, ça se fait pas de rentrer dans des maisons quand personne ouvre la porte, ça se fait pas ! Boucle d’or elle a fait ça boucle d’or. Elle s’est trompée… C’est pas bien ! »

« – Pourquoi aujourd’hui c’est lunch box ?
– Parce que je l’avais préparée pour l’école
– Ah oui, il y a trop de neige
– Et pourquoi les voitures elles peuvent pas rouler quand il y a de la neige ?
– Parce que les routes n’ont pas encore été déneigées. Le déneigeur doit passer d’abord !
W : – Déneigeur c’est un beau métier ça !
B : – Oh oui, je voudrais faire ça plus tard !
W : – moi aussi ! »

« Maman, c’est en quel mois l’anniversaire de Zorg ? »

« Zorg il donne des coups de ballon pour casser les gens. Ça c’est pas très gentil ! »

« On voit pas bien ses pieds, à Zorg ! »

B : « Toute la famille de famille de Woody elle habite en Afrique
moi : – Ah bon ? Comment tu sais ça ?
– Parce que je l’ai vu sur la terre quand il était dans la fusée. Il revenait vers l’Afrique, mais je ne sais pas sur quelle planète il était allé. Peut-être sur Pluton, mais je sais pas »

[…]

« Maman, tu fais quoi ?
– Je travaille
– et c’est facile ?
– Non, c’est pas facile
– Pourquoi ?
– Parce ce que je m’occupe de vous en même temps
– mais moi je peux m’occuper de Woody ! »

B : « Maman, Woody il trouve que son bavoir c’est un escargot ! »

B : « Maman, une fois en classe, il y a Ashley qui jouait avec la poubelle, mais elle avait pas les mains sales après »

W : « Maman, la crêpe elle est trop pliée ! »

Le repas fini, c’est l’heure de la sieste pour les enfants.

12:40 : je reçois un message de ma chef : « Appelle-moi tout de suite ! »

13h : voilà, elle m’a redonné une liste de tout plein de trucs à faire dans l’après-midi. C’est là que je me rends compte que j’ai fait des sacrés progrès en anglais, parce que j’ai tout compris et j’ai réussi à prendre des notes en même temps, ce que j’étais totalement incapable de faire il y a encore 2 mois !

Maintenant, je me fais une petite pause pour manger tranquillement, parce que franchement, la matinée m’a lessivée…

13h45 : je me remets au boulot. Objectif : finir mon boulot de la journée avant la fin de la sieste des enfants. Go !

15h20 : les enfants sont debout et j’ai bien avancé dans mon boulot 🙂

Allez, encore un petit dessin animé, et puis on ira se promener dans la neige ensemble ! 🙂

11/12/13

Quoi de neuf au boulot ?

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Je voulais prendre le temps d’écrire plus régulièrement, mais depuis que j’ai repris le travail, comme par hasard j’ai l’impression de ne plus avoir de temps (à part pour faire des truffes au chocolat que mes collègues n’apprécient pas à leur juste valeur). Bref… Je viens de coucher les enfants, Woody dort et Buzz n’arrête pas de se relever, mais je vais prendre le temps de vous donner les dernières nouvelles.

Mon travail

J’en suis à ma quatrième semaine de travail ; ça passe vite. Après mes premières impressions assez négatives [oh zut, voilà Buzz qui se relève encore. Il me dit qu’il a fait un cauchemar. Il est 19h20 et il n’a pas dormi. C’est ça oui…]. Je disais donc : après mes premières impressions [oups, il faut que je fasse quelque chose d’important, je reviens après…]. Je disais donc [Buzz : « Maman, j’veux faire pipiiii »]. Vous comprenez pourquoi je n’arrive pas à écrire quoique ce soit ? (il est 19h45 pour info) Je ne sais même plus comment je voulais terminer ma phrase…

Bref, je me suis habituée à ce nouvel environnement et je commence même à trouver mes collègues sympathiques. Ça ne discute pas plus qu’au début et j’ai assimilé le fait que ce n’est pas parce que Vindhya me dit « bonjour, comment ça va ? » avec un grand sourire qu’elle a envie de discuter. Alors, de temps en temps, certains jours, il arrive que j’échange trois ou quatre phrases avec un collègue. Ça ne dure qu’une ou deux minutes, mais la rareté de la chose fait que je l’apprécie plus.

Hier, j’ai apporté des truffes au chocolat, espérant obliger mes collègues à se déplacer jusqu’à mon cubicle dans le but d’en garder quelques uns à discuter. Et bien, mon plan a foiré. J’ai envoyé mon mail à plus de cinquante personnes, deux heures plus tard il n’y avait que 10 truffes de parties, sans discussion. Certains collègues m’ont quand même posé des questions : « est-ce qu’il y a de l’œuf dedans ? » « est-ce que c’est Casher ? » « est-ce que tu aurais un papier pour les prendre sans les toucher ? ». Malgré mon imagination débordante, j’ai eu du mal à rebondir sur ces questions-là pour engager une vraie conversation…

J’ai quand même Vishnu qui aime bien me parler (c’est à dire qu’on discute un bon 30 secondes par jour) parce qu’il a appris le français et ça lui fait plaisir de s’en servir. Après avoir goûté mes truffes, il m’a même envoyé un mail pour me remercier et me faire part de ses meilleurs regards 🙂 (au passage, je ne vais pas critiquer, parce que je suis sûre que mes mails en anglais sont parsemés de boulettes, et puis je l’aime bien, ce collègue 🙂 )

Il y a aussi ma chef, Mandira, qui est adorable. Elle a envoyé un mail de bienvenue à mon égard à toute l’équipe, en ajoutant à la fin que je savais faire de bonnes truffes (c’est marrant quand même, j’ai l’impression que partout où je passe, on me caractérise avant tout pour ma faculté à apporter des choses qui se mangent). Au passage, Mandira a réellement adoré les truffes. Non seulement, c’est la seule qui s’est resservie, mais encore elle en a pris pour rapporter chez elle 😉

L’anglais

Un des aspects non négligeable de ma vie professionnelle consiste à parler anglais (forcément), mais ça valait le coup que j’en fasse une rubrique à part.

Avant de commencer à travailler, je m’inquiétais beaucoup sur ma faculté à comprendre les conversations du monde professionnel. Finalement, sur ce point-là, je m’en sors plutôt bien.

Tout d’abord, comme les conversations sont très limitées et qu’on est tous isolés dans nos cublicles, je ne passe pas 8 heures par jour à devoir me concentrer sur ma compréhension de l’anglais comme je l’imaginais. En moyenne, je participe à 30 minutes de réunion téléphonique par jour, et à un cumul d’environ 10-15 minutes de discussion (professionnelle) en face-à-face sur la journée. Autant dire que je ne me sens pas baignée plus que ça dans un flot de paroles en anglais.

Ensuite, le peu de conversations auxquelles je participe ne me pose absolument aucun problème de compréhension. Je ne m’y attendais pas, mais je comprends à peu près tout. C’est un peu plus difficile au téléphone, mais globalement je n’ai pas de problème majeur pour comprendre mes interlocuteurs.

Par contre, ce qui m’étonne, c’est que j’ai l’impression d’avoir régressé ces dernières semaines en terme d’expression orale. Je ne sais pas si c’est le fait de ne parler que très peu (beaucoup moins que lorsque je passais des entretiens) ou si c’est la fatigue, mais j’ai du mal à formuler même des phrases simples. Le mois dernier, je me sentais acquérir petit à petit un langage assez fluide, et depuis quelques jours je trouve que je parle n’importe comment, je ne trouve plus mes mots, je les utilise n’importe comment, bref… c’est n’importe quoi…

Aujourd’hui, j’ai mené ma première réunion, et je me demande si je suis passée pour une cruche. Cela dit, le côté positif, c’est que les réunions ici sont toutes téléphoniques et que ça a un côté moins impressionnant. Ceux avec qui j’ai discuté ne m’ont jamais vue, donc c’est pas très grave. Par ailleurs, le peu de relation évite le côté émotionnel comme j’avais avec mes anciens collègues, et en fait je crois que je m’en fiche complètement d’être potentiellement passée pour une cruche 🙂 Donc, tout va bien.

Last but not least

Je vais arrêter de parler de moi pour ce soir. Je tiens à vous annoncer que Mari a trouvé à son tour un emploi ! 🙂

Tout comme moi, il va travailler à moins de 10 minutes à pieds de chez nous. Si tout va bien, il commence lundi prochain. Et puis il a de la chance, parce qu’il va bosser avec des américains qui ont l’air plus extravertis que mes petits collègues. Enfin, on verra, mais ça fera toujours une autre expérience dont je pourrai vous parler 🙂

28/11/13

Un pot de départ

Take away food noodles

J’ai reçu une invitation groupée au pot de départ d’une fille de mon équipe. J’y vois aussitôt une excellente opportunité de faire connaissance avec les autres et de papoter. Le pot, c’était hier à 12h.

Une heure avant le pot, quelqu’un demande à tout le monde de choisir un plat sur une liste pour le repas.

À midi, j’entre dans la salle de réunion réservée pour l’occasion. Il y a déjà une vingtaine de personnes dans la salle, assises autour d’une grande table. Je récupère la boite contenant le repas que j’ai choisi et je vais m’asseoir comme les autres. C’est relativement calme.

Quand tout le monde est là, quelqu’un lance une audioconférence avec je-sais-pas-qui. Le monsieur de l’autre côté se met à parler, beaucoup. Je ne comprends rien de ce qu’il raconte. Tout le monde se met à rire ; je suppose alors qu’il est en train de faire un discours. Et puis à un moment, le monsieur de l’autre côté du téléphone dit au-revoir et raccroche. Aussitôt, tout le monde se lève et quitte la pièce. Il y en a qui n’avaient pas fini de manger, mais ils sortent en même temps, leur boite à repas dans la main.

Et voilà, le pot est fini. Au passage, une fille me dit qu’elle m’enverra un mail pour me dire combien de lui dois pour le repas (je m’y attendais, mais j’imaginais qu’il y aura un truc à boire en plus 😉 )…

Rien à voir avec les pots que je connaissais en France 😀

24/11/13

Bilan de ma semaine

Je tenais à vous faire un petit topo de ma première semaine au travail et à partager avec vous mes premières impressions (pour voir si ça se confirme ou pas par la suite).

Comme je vous ai déjà parlé de ma journée de lundi, je vais me concentrer sur les quatre jours suivants.

Mardi matin, j’arrive donc dans un autre bâtiment que la veille, à 10 minutes porte à porte de chez moi, et je rejoins Mandira dans le hall à 9h. Comme je n’ai pas encore mon badge, elle m’accompagne près de l’accueil pour demander une carte temporaire pour la journée et je dois passer mon sac aux rayons X. Ça rigole pas avec la sécurité ici !

Nous arrivons à l’étage et je la suis sur le plateau, principalement composé de bureaux à cloisons plus hautes que moi. On se croirait dans un labyrinthe… Elle m’amène devant l’un des cubicles et me dit que c’est mon bureau. Je constate qu’il y a de nombreux dossiers sur le bureau et que les tiroirs sont plein d’affaires personnelles (de l’argent, une tasse…). Je demande à ma chef si la personne qui était là avant va récupérer ses affaires. Elle me répond assez froidement : « il est parti hier. Il reviendra peut-être les chercher, tu peux les mettre ailleurs ». Bon, ça sent le mec qui s’est fait viré la veille sans prévenir. Bonjour l’ambiance de départ… 😐

bureau

Mandira me donne à nouveau de la doc à lire (pfff…) en attendant d’avoir mes codes de connexion puis elle me dit qu’il y a une réunion téléphonique avec je-sais-pas-qui sur le point de commencer. Elle me propose de me joindre à la conversation, juste pour écouter (ça tombe bien, je n’aurais pas sû quoi dire). J’écoute donc la réunion qui a duré 20 minutes et à laquelle je n’ai pas compris grand chose vu que j’ai entendu parler de mousquetaires et de nombrils (cela dit après avoir cherché le sens des notes que j’ai prises, il s’avère que mousquetaire est le nom d’une application. Par contre, pour le nombril, c’était pas ça du tout 😆 )

À part ces deux anecdotes, il y a quelque chose qui m’a particulièrement marquée, c’est la froideur de l’ambiance. Bon, déjà, j’ai vite compris qu’il n’y avait aucune pause de la journée, mes collègues enchainant 9h-18h sans interruption. J’ai trouvé ça difficile le premier jour, et puis ensuite j’étais prête psychologiquement donc finalement ça se fait bien. Par contre, ce que je trouve difficile, c’est que personne ne discute de la journée. Les rares conversations que j’entends de loin concernent le travail et les collègues sont très distants. Je ne sais pas si c’est spécifique à mon équipe, ou si c’est général ici, mais je trouve ça désagréable, un peu comme une impression d’être exclue, sauf qu’en fait c’est normal. Certainement une question d’habitude je suppose…
J’ai pourtant fait quelques tentatives, avec différents collègues (parce que déjà que je n’ai pas vraiment de travail à faire, mais ne parler à personne de la journée, ça me rend folle !) :
moi : « Bonjour Vindhya, comment ça va ?
Vindhya : ça va. Qu’est-ce que tu veux ?
euh… rien, je disais juste bonjour, hein…

autre essai : « Bonjour Vishala, comment ça va ?
Vishala : ça va.
Elle me regarde, d’un air interrogateur. Je la regarde d’un air pas à l’aise et puis je m’en vais en ayant eu l’impression d’être passée pour une demeurée. Je crois que je vais arrêter de dire bonjour aux gens sans raison…

Autre tentative, avec un truc intelligent à demander : « Dis-moi, Mandira, est-ce que tu pourrais m’expliquer un truc ?
Mandira : désolée, j’ai pas le temps, vas demander à Vindhya »

2 min plus tard : « Vindhya, tu as un instant ? J’ai une question
Vindhya : je suis occupée, tu devrais demander à Mandira »
euh… c’est elle qui m’envoie là…

Vendredi matin (c’est pas trop tôt), Mandira finit par me dire que je vais bosser sur le même projet que Krishna, et que je peux lui demander de me présenter ce qu’il fait. Sauf que Krishna, il travaille sur un autre site, ce qui va être super pratique. Je sais qu’il vient régulièrement dans mon bâtiment, mais Mandira n’est pas capable de me dire quand (pourtant c’est sa chef aussi), et que je peux lui demander directement. Je lui demande « il est au courant que je vais bosser avec lui ? » et elle me répond « non ». Bah ce serait peut-être bien de le prévenir avant que je lui tombe dessus…
J’attends que Mandira prévienne Krishna que je vais faire équipe avec lui, et puis je lui envoie un petit message :
« bonjour Krishna, comment vas-tu ?
– Merveilleusement bien. Pourquoi ?
mais pourquoi les gens se sentent agressés quand on leur demande comment ça va ici ?
– Je me demandais quel jour tu seras ici la semaine prochaine ?
– Lundi et mardi
– Ah, super 🙂
– non, j’ai des choses importantes à faire, je n’aurais pas le temps de te voir
et bam !

Bon, voilà, j’ai l’impression d’être entourée de psychopathes… et pour ne rien arranger, je galère pour avoir les accès aux répertoires partagés de l’équipe, personne ne veut m’aider. La communication avec le support est un véritable moment de solitude parce que je ne pige pas un mot de ce qu’ils me disent quand j’appelle…

J’étais bien contente d’arriver enfin au week-end vendredi soir, et ça me fait plaisir d’avoir un jour férié jeudi grâce à Thanksgiving 🙂

18/11/13

Premier jour au travail

Documents from blue folder.
Me revoilà donc sur le chemin du travail après 4 mois de pause.

Il est 8h30, je sors de chez moi. Le stress monte, un peu. Comment cette journée va-t-elle se passer ? Je prends le métro, parmi les autres personnes qui partent travailler. Il fait bon, le ciel est bleu avec de petits nuages blancs, le vent souffle légèrement et le soleil brille. Je continue à avancer dans le flux des piétons.

8h50 : j’arrive devant le bâtiment. J’entre et m’approche de l’accueil pour demander Padma. Finalement, c’est quelqu’un d’autre qui vient me chercher, il se présente mais je ne comprends pas son nom. Nous arrivons sur le plateau et une des jeunes femmes qui m’avait fait passer l’entretien vient m’accueillir. Elle me dit son nom que je ne comprends pas non plus.

Elle m’installe au bureau de quelqu’un qui n’est pas là aujourd’hui, je pose mes affaires et la rejoins à son poste. Pour activer je-sais-pas-quoi, elle me demande de remplir un formulaire sur son ordinateur. Quand je valide, il y a un message comme quoi ça n’a pas pu s’activer et qu’il faut appeler le support. Elle me dit donc de les appeler pour qu’ils règlent mon problème. Elle ajoute que le numéro de téléphone n’est pas compliqué : « it’s one 800 support ».

Je retourne donc à mon bureau pour appeler le support. Qu’est-ce que je vais leur dire ? Je n’ai même pas compris ce qui ne marche pas… Bon, je vais me débrouiller…

Je tape 800 sur le téléphone, ça ne marche pas. J’ai un doute : elle a dit 800 ou 8000 ? J’essaye 8000, ça ne marche pas non plus. Hmmm… Je vois par hasard sur le bureau que le numéro est 1-800-support. Ah ok ! Je tape donc 18007877678 et ça ne marche toujours pas… Je demande à mon voisin le numéro du support et il me répond que c’est 1-800-support. Je lui réponds que ça ne fonctionne pas et il me demande « tu as fait le 9 avant ? ». Ah non, je n’avais pas fait le 9… Là ça va tout de suite mieux !

Je tombe sur une boite vocale qui me demande d’épeler mon ID :
J’articule : « – K 9 O W Y J »
L’automate me répond : « – I heard K-9-O-W-A-F. Is that ok?
– NO ! mais comment il a fait pour prendre le J pour un F ?
– spell your ID
– K 9 O W Y J
– I heard K-9-O-W-I-F. Is that ok?
– NO !
– spell your ID
– K 9 O W Y J
– I heard K-9-O-W-Y-F. Is that ok?
non, mais il y tient à son F !
– NO !

Je suppose que l’automate en a eu marre et j’ai finalement eu quelqu’un au téléphone 😀
J’explique donc que l’activation de je-sais-pas-quoi ne fonctionne pas. Ils me répondent que je dois en parler avec ma manager. J’explique que c’est elle qui m’a demandé de les appeler et finalement, c’est ma manager qui a fini la conversation avec le support (c’est mieux comme ça…).
Bref… c’est trop tôt pour activer mes accès, je les aurai demain au plus tôt…

Il est 10h, on me donne de la doc à lire.
Je lis…
je lis…
je lis…

10h30 : ma voisine d’en face mange un sandwich qui sent fort la dinde

10h45 : c’est malin, j’ai faim, maintenant !

11h : ma voisine d’en face mange des cacahuètes, qu’elle a dans un grand bocal sur son bureau. Un autre collègue arrive pour l’accompagner.

11h15 : j’ai lu toute la doc 2 fois, j’ai même pris des notes ! Je commence ma troisième lecture.

11h50 : je vais voir Mandira (entre temps, j’ai réussi à trouver le prénom de ma boss écrit quelque part) et je lui dis que j’ai fini de lire la doc. Elle m’en donne d’autre… et m’explique qu’elle n’a pas le temps de s’occuper de moi. Bon ok…

12h05 : mon voisin de gauche mange une salade aux lentilles avec du bacon, ma voisine d’en face a laissé les cacahuètes et s’attaque à des céréales au chocolat. Je sors mon sandwich…

13h : ma voisine recommence à manger des cacahouètes.

14h : je décide de partir en exploration et je fais le tour de l’étage. Ça me fait du bien de me promener, parce que ça commençait à faire long, sans pause depuis ce matin…

Je relis encore la doc… j’y trouve même des fautes 😀

L’après-midi passe incroyablement lentement… Personne ne fait de pause, personne ne discute (à part mon voisin de gauche qui s’est mis à parler curling pendant 2 minutes avec un autre).

Il est 17h. Je vais voir Mandira et elle me dit « il y a un autre document que j’aimerais que tu lises. Il faut juste que je le retrouve, attends, je passe te voir dès que je l’ai ». J’attends donc… 17h15, 17h30, 18h… Je retourne voir Mandira qui, visiblement, avait complètement oublié mon document. Elle me dit qu’on verra ça demain (si j’avais su, ça ferait une heure que je serais partie), et au passage, elle me dit que mon lieu de travail ne sera pas ici à Manhattan, mais à Jersey City !

Voilà donc la bonne nouvelle du jour : je vais travailler à 5 minutes à pieds de chez moi ! (Bon, par contre, les gens de l’équipe que j’ai vus aujourd’hui ont l’air de rester travailler à Manhattan, alors je ne pige pas trop le but de la manœuvre…).

En attendant, croisons les doigts pour que j’ai mes accès demain et que je puisse faire quelque chose de plus productif que lire de la doc ! 😉